lundi 11 mai 2015

« Je suis Ganesha, le dieu à tête d’éléphant »

Adapter Ganesha. Les Mémoires de l'homme-éléphant... ou du moins son prologue. L'aventure tient du mythe de la femme fatale. Séductrice, mais dangereuse si on la malmène, impossible de refuser son invitation. Ce périple risqué débute aujourd'hui.

« Je suis Ganesha, le dieu à tête d’éléphant, dieu de prospérité et d’abondance. Les hommes s’inquiètent de mon sommeil car si je dors mal, l’univers entier risque de s’effondrer. Je suis un monstre. Les hommes ont peur, et c’est pourquoi ils rient de moi. » Ces quelques mots m'ont longtemps trotté dans la tête, cet après-midi-là.

Nous étions le samedi 1er novembre. Peu après 13h, l'écrivain Xavier Mauméjean faisait part de son désir de voir un jour le prologue de son roman, Ganesha. Les Mémoires de l'homme-éléphant, adapté en court-métrage. Il aurait pu trouver pire sujet. Mystérieux, mystique, entouré de cette ambiance « so british », empreint de symboles, riche de sens et... visuellement terrible, ce texte de quelques pages a des allures de partition pour orchestre de chambre, version gothique (si ça existe...). Lui rendre justice -ou au moins hommage- représente le projet le plus déroutant, mais à coup sûr le plus jubilatoire pour un réalisateur, même amateur.

METTRE EN IMAGES

Dans le roman, John Merrick, alias l'homme-éléphant, prétend être le dieu Ganesh dès les premières lignes. Le ton est donné. Le personnage principal ne constitue pas juste un humain. Mais un dieu. Un être divin regardé parfois avec pitié, parfois avec dédain, parfois avec crainte de visiteurs, illustres ou non, venus le dévisager pour tenter de percer ce mystère vivant à l'esprit vif, réfugié sous une cagoule bricolée dans une toile de jute.

La manière de mettre ce prologue en images -que nous tairons ici- est née dès la quatrième cigarette du quatrième soir après le 1er novembre. A notre tour, il nous a fallu la mettre en musiques. Ecrire des lignes et des lignes, sans penser un instant à la faisabilité de l'entreprise. Après tout, n'avons-nous pas un dieu de notre côté ?

Les choses sérieuses ont commencé quand Xavier Mauméjean nous a donné son enthousiaste feu vert (ajoutant au passage de très bonnes idées de son cru). Décors, costumes, musique, comédiens, techniciens... La réalité s'est rappelé à notre bon souvenir. Nous savions ce que nous voulions. Restait à déterminer comment l'obtenir.

SERONS-NOUS A LA HAUTEUR ?
Un dieu a ses fidèles. Ganesha a son équipe. Acteurs du pays de Vannes, bénévoles et techniciens tout horizon l'ont rejointe. Chacun a un rôle précis et déterminant à jouer. De son temps, comme de son talent, il laissera un bout de lui-même dans ce petit film. Avec l'association Carpeta, nous tournons des films depuis 2007, avec toujours au cœur cette volonté de faire participer les talents locaux au service d'un même projet. Des jouets culturels de luxe, pour ainsi dire, qui nous ont rapprochés au fil du temps et ont fait pour beaucoup d'entre nous des brigands du film fauché.

Aux vieux briscards qui nous accompagnent depuis parfois le premier Charles Jude (un hommage aux vieux serials des années 30), tels les comédiens Yves Hutter, Hervé Richardot ou la Troupe du Manoir, l'association Arts en scène... s'ajoutent de nouveaux visages, de nouvelles compétences, comme Le Labo du Nautilus, ou de jeunes comédiens prometteurs comme Kevin Kister. L'équipe a des allures de tank culturel tout terrain.

Serons-nous à la hauteur de la montagne Ganesha ? A vous de nous le dire. A vous aussi, si le cœur vous en dit, de nous aider à la gravir, voire à la gravir vous-mêmes. Ce court-métrage sera la première fiction entièrement tournée selon les principes du développement durable. Quoi de plus logique quand notre sujet concerne un dieu du savoir et de l'éducation... Nos principes ne sont pas qu'écologiques, ils sont citoyens. Nous appelons à la participation de tous. Non pas un financement, non par un don d'argent. Mais par votre implication. Aider à trouver le matériel nécessaire, participer aux costumes... Si vous pensez que Ganesha a besoin de vous, c'est le cas. Si nous réussissons, le soir de la première projection, vous aussi, vous apercevrez un petit bout de vous.

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