Samedi 12 décembre, Ganesha a un ultime rendez-vous de tournage : les deux derniers plans du film.
« Comment ça, vous avez encore des plans à filmer ? Je croyais que c'était un plan-séquence ? » Une fois sur deux, quand j'annonce qu'il nous reste deux « scènes » (d'environ 23 secondes chacune) à tourner pour Ganesha, j'ai cette question. Oui, Ganesha est un plan-séquence. Oui, il me reste des plans à faire. Car, oui, nous trichons. Le film -terminé- aura un rendu plan séquence, c'est-à-dire sans interruption, ni coupure (sauf une mais justifiée dans le scénario...).
Ce samedi 12 décembre, nous irons du côté d'Hennebont, dans la magnifique basilique de la ville, puis au théâtre du Spoum, à Brec'h, pour y installer nos quartiers et...une cage en bois construite sur mesure pour l'homme-éléphant. J'ai particulièrement hâte d'en avoir fini avec ces deux petits bouts de scène. Non pas que je n'ai pas envie de retrouver toute une partie de l'équipe. Mais avoir son film incomplet en raison de 40 secondes manquantes sur 21 minutes de montage est frustrant. Sans ces deux petits bouts, j'ai encore du mal à avoir une vraie vue d'ensemble.
LES CAS S'EST DEJA PRESENTE
Le résultat est-il assez fluide ? Compréhensible ? Suffisamment rythmé ? Tant qu'il manquera de petits morceaux... difficile de vraiment en juger. Il suffit parfois d'un plan pour bousculer tout un métrage. Lui conférer un autre sens et une autre dynamique.
« Le cas s'est déjà présenté », comme dirait l'autre. Prenons un film grand public, bien connu, pour l'illustrer : Gladiator, de Ridley Scott. Lors du montage du film, ce bon vieux Ridley entend insister sur la mélancolie du personnage. Il souhaite en faire une ritournelle, presque comme le serait un refrain dans une chanson. Il tourne donc une série de flashback du héros Maximus, en compagnie de sa famille, travaillant la terre, dans sa « ferme ». Problème : lors des premiers montages, l'idée -pourtant bonne sur le papier- ne fonctionne pas. On a bien les flashbacks mais pas ce fameux côté « refrain »(ou gimmick pour les puristes). Le monteur a alors l'idée de monter un plan en boucle. Un seul et unique plan de 20 s à peine : celui de la main du héros passant dans les gerbes de blé. Il le monte en guise d'introduction à chaque flashback... Et là, si vous avez vu le film, cela marche. Le résultat gagne en sens et en intensité. Quand on sait que, pour la petite histoire, cette « main dans les blés » était censée être un simple plan de coupe. On comprend pourquoi son monteur -Pietro Scalia- est considéré comme un surdoué armé d'un gros instinct.
Nous, la difficulté supplémentaire, c'est que nous n'aurons pas de montage. Les plans filmés demain devront s'insérer dans un tout selon un timing précis et un rythme en cohérence avec le film. J'ai réécrit ces 2X20 s une bonne dizaine de fois, entre recherche de la simplicité mais sans verser dans le « c'est long quand même 20 s ». Vous me direz ?
le film a plu, quel beau jeu d'acteurs. À partir de cette source http://filmstream.co/ vous auriez quelque chose de recommandé voir?
RépondreSupprimer